Chers voisins et chères voisines,
Je vous écris aujourd'hui pour rectifier les fausses informations qui circulent actuellement à South Bruce et dans la région environnante concernant la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN). Un prospectus distribué récemment dans la région est fondé sur la peur et non sur les faits. En ma qualité de scientifique possédant plus de 25 années d’expérience dans la gestion sûre des matières radioactives, je souhaite aujourd’hui rétablir les faits.
Mon domaine de travail est à la fois gratifiant et rempli de défis. Je suis conscient que la gestion à long terme du combustible nucléaire irradié représente un sujet qui porte à controverse et que plusieurs personnes ont des opinions bien senties sur la question. Tout projet d’infrastructure environnementale de grande envergure suscitera de vives réactions au sein des collectivités locales. Cela est doublement le cas lorsque le projet est aussi unique et générationnel que la planification de la construction au Canada d’un dépôt géologique en profondeur de combustible nucléaire irradié.
C’est pourquoi la SGDN a, depuis sa création, continuellement cherché à entretenir le dialogue. Nous sollicitons la participation des collectivités à chaque étape de nos travaux. Nous voulons faire en sorte qu’elles prennent part au processus et qu’elles disposent de tous les faits pertinents. La dure réalité est que nous avons besoin d’une solution à long terme. Il n’avait jamais été prévu que l’entreposage provisoire dure des milliers d’années. Le dépôt géologique en profondeur, lui, a justement été conçu à cette fin.
Nous devons aux générations futures de mettre en œuvre une solution à long terme durable. Nous avons cette solution et nous savons comment la réaliser en toute sûreté. Aujourd’hui, notre génération, qui a pendant des décennies tiré profit de l’énergie nucléaire, a le devoir d’agir pour ne pas laisser ce fardeau à nos enfants et à nos petits-enfants.
À la SGDN, nous travaillons à la mise en œuvre d’un processus de sélection d'un site équitable et inclusif. Nous respectons et prenons en considération les opinions divergentes. Nous encourageons aussi les discussions franches et les remises en question des bases scientifiques de notre projet. Nous considérons que les questions et les contestations sont essentielles pour garantir l’intégrité de nos travaux. Toutefois, la description présentée par le groupe « Not Willing to Listen » sur les incidences potentielles du projet sur le lac Huron est préoccupante parce qu’elle est tout simplement erronée et trompeuse. Elle n’est fondée sur aucune donnée ni sur aucune aucun modèle hydrogéologique bien établi.
Permettez-moi d’être très clair : cette campagne ne vise rien d’autre qu’à semer la peur. Nous sommes ouverts aux débats, mais non à la désinformation.
Comme scientifique, j’ai passé toute ma vie à examiner les choses sous tous les angles. C’est ce que nous faisons quotidiennement à la SGDN. C’est pourquoi nos rapports techniques prennent en considération tous les facteurs et toutes les variables possibles, jusqu’aux ères glaciaires qui pourraient survenir dans plusieurs siècles. Mais ne choisir uniquement que les faits qui nous conviennent ou les fabriquer tout simplement n’est qu’une source de division et nuit à la discussion. Ces façons de faire sont contraires aux bases mêmes de la méthode scientifique. Elles sont également injustes pour les nombreuses personnes que nous écoutons chaque jour et qui s’appliquent à en apprendre davantage sur le projet pour pouvoir prendre une décision éclairée.
La SGDN emploie des scientifiques très compétents, qui sont parmi les meilleurs au monde. Ce sont des citoyens passionnés qui ont voué leur vie à la protection de la population et de l’environnement. Ils sont guidés par la science et par les valeurs et les engagements de la SGDN. Insinuer que ces experts, parents, grands-parents, frères et sœurs, tantes, oncles et fiers membres de leurs collectivités ne se soucient pas de nos précieux Grands Lacs est insultant et injuste.
Bien que je respecte les différences d’opinions, un minimum de rigueur est nécessaire pour avoir un débat constructif. J’inviterais les auteurs du prospectus susmentionné à apporter des preuves scientifiques pour étayer leurs affirmations. J’aimerais comprendre comment ils en sont venus à leurs conclusions. Ils le doivent aussi à leurs voisins et voisines, comme vous.
Merci d’avoir pris le temps d’en savoir un peu plus sur la SGDN. Mes collègues et moi serons toujours prêts à répondre à vos questions.
Sincères salutations.
Ben Belfadhel
Vice-président responsable de la sélection d’un site, Société de gestion des déchets nucléaires