En septembre, un groupe de scientifiques et d’ingénieurs a descendu six récipients en acier (ou modules) à une profondeur de 300 mètres sous terre sur un site de forage situé à l’extérieur d’Ignace. Chaque module – rempli d’argile bentonitique et de morceaux de cuivre – sera récupéré périodiquement au cours des dix prochaines années afin de tester le comportement de ces matériaux dans des conditions similaires à celles d’un dépôt géologique en profondeur pour combustible nucléaire irradié.
Pourquoi de l’argile bentonitique et du cuivre?
Le dépôt géologique en profondeur proposé, qui confinera et isolera le combustible nucléaire irradié canadien, est constitué d’une série de barrières ouvragées et naturelles qui se conjugueront pour protéger les gens et l’environnement. Le cuivre et l’argile bentonitique sont deux des matériaux qui joueront un rôle important dans la composition du système à barrières multiples. Les scientifiques caractériseront et quantifieront les propriétés de ces matériaux par le biais de ces tests afin de confirmer s’ils pourront maintenir leur intégrité à long terme dans un site potentiel de dépôt.
« C’est la première fois que nous effectuons ces tests sur un site potentiel de dépôt », souligne, enthousiaste, Jeff Binns, le scientifique associé membre de l’équipe scientifique responsable des barrières ouvragées de la SGDN qui dirige ce projet. « En les réalisant près d’Ignace, nous sommes en mesure de reproduire des conditions semblables pour tester le cuivre et la bentonite. »
M. Binns et son équipe scientifique responsable des barrières ouvragées ont travaillé avec leurs homologues de l’équipe des géosciences de la SGDN, ainsi qu’avec l’équipe responsable du site d’Ignace. « Ils ont déjà recueilli beaucoup de données sur ce site », indique M. Binns. « Nous utiliserons ces données pour mieux comprendre les observations que nous faisons des modules. »
Le projet est un effort de collaboration entre plusieurs divisions de la SGDN et qui dépasse même le cadre de l’organisation. L’équipement utilisé pour les tests a été assemblé et inséré dans les puits par Solexperts, une société géotechnique suisse, et par Weatherford International, une multinationale américano-irlandaise. Ces tests font également partie des recherches actuellement menées par deux universités canadiennes.
Mme Sarah Hirschorn, directrice des géosciences à la SGDN, attend avec impatience les informations qui découleront de ces tests. « Nous retirerons un ou deux modules environ tous les deux ans sur une période de dix ans », indique Mme Hirschorn. « Une fois retirés, les modules seront démontés et des échantillons seront envoyés à nos partenaires de l’Université Western pour une analyse de la corrosion et à l’Université de Waterloo pour une analyse microbiologique.
D’une longueur de 30 centimètres, les modules eux-mêmes ne sont pas d’une taille impressionnante. Les détails qu’ils révèleront, cependant, éclaireront la conception d’un projet de très grande envergure.
À propos de la SGDN
La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) est une organisation à but non lucratif qui met en oeuvre le plan canadien de confinement et d’isolement sûrs du combustible nucléaire irradié dans un dépôt géologique en profondeur, d’une manière qui protégera les gens et l’environnement pour les générations à venir.
Le plan canadien n’avancera que dans une région avec des hôtes informés et consentants, où la municipalité, les collectivités des Premières Nations et métisses et les autres de la région travaillent ensemble pour sa mise en oeuvre. La SGDN prévoit choisir un site en 2024 et deux régions participent toujours à notre processus de sélection d’un site : la région d’Ignace et South Bruce, toutes deux en Ontario.